dimanche 12 décembre 2010

Homélie de la messe pour Jean-Baptiste, 3° anniversaire de sa disparition.


Le jour de l’anniversaire de naissance de Jean Baptiste TALLEU.

Chers frères et sœurs, parents et amis de Jean Baptiste

Pour la troisième fois nous nous réunissons pour prier ensemble dans le Christ pour Jean Baptiste.

Nous le savons tous que notre douleur est double. Elle est d’abord due à la disparition d’un enfant, d’un frère, d’un ami, d’une personne qui nous est chére, et à la douleur de la disparition vient s’ajouter la douleur de l’ignorance de toute connaissance concernant son sort.

En effet nous sommes tous des hommes de chair et d’os, nous ne pouvons que continuer à être sensibles à la disparition de Jean Baptiste, car le temps ne peut pas effacer les liens d’amour tissés dans cette vie et plus on aime plus on est sensible.

Peut être on se pose la question suivante : Pourquoi cet événement a eu lieu ? Oui, il s’agit d’une question qu’on aurait dû poser !

A cet égard la foi peut nous donner une réponse. Peut être pas une réponse à la manière d’un rapport de presse nous disant que Jean Baptiste est disparu pour telles raisons concrètes. Cette réponse sera en même temps appel et invitation. La réponse de Dieu ne s’adresse pas seulement à l’intelligence mais aussi au cœur comme centre intime de notre personnalité. La réponse de la foi est plus qu’une explication, elle est une invitation d’abord à unir notre souffrance à celle de Jésus, la réponse de la foi est une invitation à vivre l’abandon de Jésus sur la croix en disant « mon Père entre tes mains j’abandonne mon esprit ». La réponse de la foi est une invitation à l’espérance basée sur le fait que le dernier mot dans notre vie revient à Dieu et à lui seul. Une invitation à croire que Jean Baptiste est d’abord un enfant de Dieu qui transforme tout au bien de ceux qui l’aiment.

Oui il s’agit d’un événement qui n’est pas facile à vivre, mais on est appelé à dire oui à la vie, même si ce oui nous coute. En effet dire oui à la vie c’est dire oui à Dieu le créateur de l’univers. Et dans ce cas nous allons découvrir qu’on ne vit pas dans une existence fermée mais plutôt dans une existence ouverte à Dieu qui nous comble de son Esprit de paix dans le conflit, l’Esprit de sérénité dans les difficultés et l’Esprit de confiance dans le doute. Oui on n’est pas seul, le seigneur vit en nous, il souffre en nous, et il nous accompagne sur nos chemins dans ce monde pour en faire des chemins de grâces et de résurrection.

Nous avons tous envie de revoir, de retrouver Jean Baptiste comme on le connaissait corps et âme, mais si cela ne nous est pas facile aujourd’hui, nous sommes appelés à être en lien avec lui par la prière. Oui lui et nous, nous sommes tous dans le Christ. Or la prière est un moyen fort qui nous permet d’être en lien profond avec les autres et ce dans l’Esprit saint qui fait de nous, membres d’un seul corps, qui nous unit tous au delà des limites de l’espace et du temps. Par la prière on peut être en union avec Jean Baptiste, lui il a besoin de nos prières et à notre tour, nous avons, nous aussi, besoin de ses prières, là où il se trouve, là où on est.

Bien sûr tout ce que je viens de dire ne veut pas dire ne pas profiter si certaines occasions s’ouvrent devant nous de continuer d’une façon raisonnable de chercher ses traces malgré le fait que les choses après 3 ans deviennent difficiles.

En ce jour du 29eme anniversaire de naissance de Jean Baptiste, nous prions pour que là où il se trouve, sa vie soit protégée entre les mains de Dieu, son Père céleste et le Père de toute miséricorde.

Enfin j’assure à toute la famille notre proximité humaine et spirituelle en souhaitant que par l’intercession de Marie qui a perdu un jour son enfant que le Seigneur nous fasse expérimenter sa miséricorde et sa providence. Amen.

P. Sayed MARROUN

11/12/2010

TROIS ANS


TROIS ANS

Chers amis,

Le 5 décembre, c’est le troisième anniversaire de la disparition de notre fils Jean Baptiste. Nous tenons d’abord, Pierre et moi, à vous remercier pour votre soutien à tous dans cette épreuve, soutien tant matériel que spirituel.

Nous nous sommes rendus trois fois en Inde : quinze jours en mai 2008 avec Vincent, notre sixième enfant, et Patrycja, sa fiancée. Puis quatre mois l’hiver 2008/2009, trois mois l’hiver 2009/2010, dont un mois avec Catherine, la jumelle de Jean Baptiste.

Nous avons pu organiser des contacts avec les polices et les médias indiens, avec les autorités consulaires, des conférences de presse, nous avons pu diffuser des avis de recherche et nous déplacer sur les lieux où des témoins pensaient avoir vu Jean-Baptiste, tout fut vain, souvent éprouvant, mais nous a permis de mieux connaître l’Inde, et finalement de nous y attacher.

Lors de ces voyages, nous avons pu nous rapprocher d’un orphelinat à Pondichéry et y parrainer une petite fille, Kaveri, la benjamine ; nous avons fait de belles rencontres avec de belles figures indiennes. Nous avons bénéficié de leur aide, de leur soutien, et avons lié des amitiés.

Nous n’oublions pas que tous ces voyages et cette recherche ont pu être réalisés grâce à votre aide à tous, et nous vous en sommes très reconnaissants. Durant ces années difficiles, vous nous avez soutenus matériellement, spirituellement, et encouragés dans notre espoir. Nous vous disons merci de tout notre cœur.

A l’approche du 3°anniversaire de sa disparition, notre pensée ne quitte pas Jean Baptiste et nous avons toujours l’ardent désir de faire quelque chose.

Durant toute cette année 2010, une messe aura été célébrée en Inde chaque samedi matin à l’église Notre Dame des Anges de PONDICHERY. Nous renouvellerons pour 2011.

Nous avons demandé à l’ambassade une rediffusion de l’avis de recherche dans les médias aux alentours du 5 décembre.

N’étant pas présents physiquement en Inde cette année pour ce triste anniversaire, nous avons décidé de commencer à la maison une retraite « jeûne et prière » de trois semaines, du 15 novembre au 5 décembre, pour être davantage en union par le cœur avec Jean-Baptiste, et implorer un signe si Dieu le veut.

Trois ans, trois semaines, chiffre trois, comme les trois jours de recherche angoissée de Marie et Joseph jusque dans le temple de Jérusalem, où Jésus est retrouvé à l’issue de ces 3 jours d’épreuve terrible pour ses parents, et pourtant, mystérieusement, trois jours voulus par Dieu.

Nous perdons tous des êtres chers, c’est la loi de la vie. C’est de ne rien savoir pour Jean Baptiste qui nous laisse une blessure lancinante.

Nous prierons aussi pour les familles qui sont dans la peine, et pour tous les disparus qui sont enlevés par violence à l’amour des leurs, pour les maltraités, les « utilisés », les séquestrés, et ils sont nombreux dans le monde.

Merci de nous soutenir particulièrement durant ces trois semaines par votre affection, par votre prière, ou en acceptant pourquoi pas de jeûner un jour avec nous…

Nous clôturerons cette retraite par une messe pour Jean Baptiste, à la chapelle Jean-Paul II sous la basilique Notre Dame de Lourdes de NANCY,149 av du Gal Leclerc, le samedi 11 décembre 2010 à 16h30.

C’est le père Sayed Marroun, prêtre libanais qui a bien connu Jean Baptiste, qui célèbrera l’office.

Ce ne sera pas la messe anticipée du samedi, mais une messe particulière pour Jean-Baptiste, le jour de ses 29 ans.

Vous êtes invités à venir y prier avec nous, y supplier avec nous ou à vous unir d’intention.

De tout cœur, Merci.

Marie-Claire et Pierre Marie Talleu, à Villers les Nancy, le 14 novembre 2010.