vendredi 4 décembre 2009

GRAND COUP DE CAFARD CE MATIN 5 DECEMBRE



Nous sommes le 5 décembre 2007 :

C’est un grand jour pour Jean-Baptiste :

Le 2 décembre 2007, quand je lui demande : où comptes-tu aller exactement en Inde ? Il me répond : je ne sais pas encore, le plus important pour moi, c’est d’arriver enfin à y poser le pied. Il trouvait avoir passé trop de temps en Iran, et avait surtout hâte de pédaler de nouveau sur de grandes distances.

Il a 3 mois devant lui pour parcourir et découvrir le pays. Les 3 plus beaux mois de l’année en inde. Pas de mousson, la température la moins chaude, avoisinant les 30 ° quand même. C’est l’hiver !

Il a bien choisi sa période. Il a dit à plusieurs reprises, à des cyclotouristes rencontrés sur sa route en Iran : Je passe l’hiver en Inde, et j’attaque la Chine au printemps.

Son visa expire le 7 mars. Puis ce sera la Chine, direction Chendgu, pour aller voir sa sœur Marie.

Il est posé ce pied. Le soir du 4 décembre et la journée du 5, depuis la France, je le sais et je pense à lui puisque c’est moi qui lui ai pris le billet d’avion Dubai-Bombay.

Beaucoup de difficultés pour y arriver :

Dans un mail adressé à des amis il écrit : "Je n’ai pas eu mon visa pour le Pakistan mais c’est aussi bien parce que ça pouvait être dangereux."

La veille, il est arrivé à la nuit. Nous ne retrouvons pas où il a dormi. Probablement autour de l’aéroport, ou dans l’aéroport, (il fallait remonter le vélo), puisque le matin, à 8h39, il retire 1000 roupies dans un distributeur d’Andheri Kurla road, vraiment très proche de la sortie de l’aéroport. Ce matin à la même heure, nous y pensons, Pierre et moi, le cœur serré, et nous n’avons pas de peine à imaginer son enthousiasme. Il fait un temps splendide, le soleil brille. Epoque idéale pour recevoir les 1° sensations de ce pays inconnu.

Qu’a-t-il vu de Bombay, nous n’en savons rien. Malgré les avis de recherches, les conférences de presse, la promesse de 200 000 roupies de récompense, aucun témoignage sur cette journée.

Sauf peut-être le soir, où un automobiliste témoigne avoir vu un cyclotouriste (et ils sont rares en Inde. En 4 mois l’an dernier, nous n’en avons pas rencontré un seul), vers 18h 15, heure de sortie de son travail à Goregaon East, sur l’High Way, route qui mène à Amedabad, dans le Gujarat.

Or Jean-Baptiste a retiré le soir, à 18h02, à Goregaon East, 10000 roupies.

Chaque soir à 18h, nous y pensons, et nous constatons qu’il reste moins d’une demi heure avant qu’il fasse nuit. Quelle était son intention ? où allait-il dormir ? 2 ans après, nous n’avons aucune réponse.

Attaquer la route la nuit dans un pays inconnu nous parait fou. D’ un autre coté, pédaler à la fraiche est des plus agréables.

Aujourd’hui, nous sommes invités avec nos amis indiens chez le consul, comme chaque fois après chaque conférence de presse, où le consul nous fait toujours l’honneur de sa présence.

L’accueil que nous avons à Bombay pour la 3° fois est des plus chaleureux, nous ne rencontrons que des gens absolument charmants, et nous pensons que Jean-Baptiste était lui malheureusement seul dans sa découverte de la ville, et que son destin y a sans doute basculé.

Mais qu’en savons nous ?

Ecrit à Bombay, le 5 décembre 2009, 11H.

1 commentaire:

Mathieu a dit…

Je pense bien à vous. udp
Mathieu, 22 ans.